La banque britannique Standard Chartered, solidement implantée en Afrique estime un changement monétaire au sein de la zone CFA « peu probable ».
Via son « baromètre du F CFA », Standard Chartered contribue au débat sur la monnaie commune aux 14 pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (CEMAC).
Standard Chartered rappelle que la parité fixe du F CFA avec l’euro lui a permis cette année de voir son cours diminuer de -13 % face au dollar, améliorant la compétitivité des pays exportateurs de matières premières (les exportations étant faites en dollars) sans affecter trop lourdement les pays importateurs puisqu’une large partie des importations sont payées en euros et que les prix du pétrole et des produits alimentaires sont bas.
Pour Standard Chartered, la majorité des responsables politiques de la région sont en faveur du système actuel. La Côte d’Ivoire et le Cameroun, les deux poids lourds régionaux, sont de puissants soutiens de la zone F CFA ».
La banque révéle également que le ratio des réserves de change par rapport à la monnaie M2 en circulation s’est amélioré à 34 % contre 30 % en janvier 2015 dans l’UEMOA. Pour la CEMAC, région productrice de pétrole, la liquidité s’est considérablement détériorée, avec des réserves de change tombées à 57 % de M2, contre 70 % en janvier. Les réserves internationales de la CEMAC sont de l’ordre de 11 milliards de dollars (environ 4,5 mois de couverture des importations) contre 13,2 milliards en janvier soit 5,3 mois de couverture des importations.
Standard Chartered rappelle que la dévaluation de 1994 avait été précédée de plusieurs années de croissance faible, alors que l’UEMOA a crû de +6 % en 2014 et devrait continuer à croître à ce rythme en 2015 et que malgré une baisse à +2,8% en 2015 contre +4,4% en 2014, la croissance de la CEMAC reste « résiliente ».
M.C.N
Source : Jeune Afrique