Le quotient intellectuel baisserait chez les générations nées après 1975, selon des chercheurs norvégiens dont les travaux ont été publiés le 11 juin dernier dans la revue américaine PNAS. Une diminution que ses auteurs attribuent à des causes ni génétiques, ni sociologiques, mais environnementales. Toutefois, attention à l'interprétation de ces travaux : QI n'est pas forcément synonyme d'intelligence.
Le QI est un score obtenu par un test standardisé aux paramètres multiples et dont la valeur est une indication de l'intelligence du sujet. Si le QI moyen de la population est autour de 100, les sujets au QI supérieur à 135 sont considérés comme "à haut potentiel", tandis que ceux dont le QI est en-dessous de 60 sont considérés comme présentant des déficiences.
Une tendance à la baisse après des siècles de hausse du QI, aussi appelée "réversion de l'effet Flynn"
Les deux auteurs, les économistes Bernt Bratsberg et Ole Rogeberg (Frisch Centre d'Oslo), ont cherché les causes de "l'effet Flynn". Mis en évidence par le chercheur en psychologie James Flynn, il montre que la tendance à la hausse de l'intelligence mesurée par le QI tout au long de l'histoire de l'humanité s'est arrêtée à notre époque, voire qu'une tendance à la baisse s'est amorcée.
La créativité, ou l'originalité des idées d'une personne, est également un paramètre important d'accomplissement de soi. "Des génies reconnus n'ont pas forcément un haut QI", ont conclu les auteurs, psychologues, d'une étude américaine en 2017. Ainsi, "un QI de 120 environ serait indispensable pour la créativité", selon Todd Lubart, psychologue à l'université Paris-Descartes, "mais au-delà de 140 ça n'a plus d'influence". Au-delà de 140 de QI, ce sont donc les caractéristiques de la personnalité qui deviennent les plus prédictives de la créativité.
Les tests de QI sont toujours à mettre en contexte. "Il serait absurde de dire qu’avec un QI de 120, on est "deux fois plus" intelligent qu’avec un QI de 60", rappelaient des psychologues en 2005, alarmés par les "dérives" qu'ils observent chez les familles pressées de classer leurs enfants selon leur QI.
"les résultats d’une évaluation intellectuelle sont susceptibles de varier chez une même personne selon le test utilisé", ajoutent-ils. Enfin, ce score "n’a, à lui seul, aucune signification ", puisqu'il doit ensuite "être confronté aux autres informations fournies par l’examen psychologique approfondi (observations qualitatives et cliniques, conditions de vie familiale, culturelle et éducative de l’enfant, investigations complémentaires, fonctionnement de la personnalité, etc.)".
Source : Sciencesetavenir.fr