De conditions en concessions, la formation du gouvernement continue de piétiner.
Sans minimiser les enjeux en cause (la réconciliation et ses garanties, le décodage des intentions déclarées, leur efficacité...), une remarque sur l'absence – quasiment confirmée – des femmes dans le prochain gouvernement s'impose. L'évolution de la situation de la femme signe l'avancée de la démocratie. Mais les réactions recueillies auprès des hommes politiques sur la participation féminine au prochain gouvernement révèlent leur approche profondément lacunaire de la liberté.
Classifier la femme sur base d'une catégorie en tant que telle, comme ils continuent de le faire, c'est limiter son émancipation à un beau slogan figé, celui d'un semblant de force enrobé de rose et de satin. Cette image cotonneuse se marie parfaitement aux lois défaillantes, injustes, ou encore inexistantes qui réglementent le statut de la femme au Liban.Que la femme échoue drastiquement en politique ou excelle, qu'elle façonne la paix ou provoque la guerre, ce n'est pas cela qui définira son droit à faire de la politique. Parce que ce droit est bien fondamental. Continuer d'en débattre, en revanche, est d'un pitoyable anachronisme.